Chroniques d'une disparition

Pour dédramatiser la disparition de ma petite Hedda, qui a affecté la famille pendant quelques jours et qui m'a personnellement plongé dans un océan d'angoisse (toutes proportions gardées bien sur:)), j'ai décidé de l'interroger sur ce qu'elle avait bien pu faire pendant cette période.

Elevée dans une famille de garçons envahissants et pas toujours très délicats, elle n'a pas pour habitude de se livrer. Elle cultive jalousement son petit jardin secret et il faut des trésors d'ingéniosité pour qu'elle daigne enfin se départir du petit bouclier derrière lequel elle se camouffle. J'ai tout de même réussi à lui tirer les vers du nez ; Enfin plus précisément, j'ai demandé à Arpago de subtiliser son journal...
Bon, allez, je l'avoue, j'ai un peu honte. Mais après tout, la curiosité n'est-elle pas un trait de hobbit ?

Mais trêve de bavardages, laissons lui la parole. Il y a déjà assez de Pendra et d'Arpa qui ne la laissent jamais parler !


Extraits du journal d'Hedda Troucoquet

1er juin de l'an 1419(*)
La pluie n'a pas cessé depuis hier. De violentes bourrasques ont mis à mal la charpente et une grosse branche détachée du vieux saule a brisé la fenêtre du salon. Le jardin a lui aussi beaucoup souffert.
Je me rendrai demain à Grand Cave pour acheter de nouvelles vitres et des sacs de graines si la pluie s'est un peu calmée.
Il me reste quelques héliotropes à polir. Ca m'occupera jusqu'à demain.

2 juin de l'an 1419
Le vent est tombé pendant la nuit. Valumide est pris dans un épais brouillard et je ne parviens qu'à deviner les contours de la maison de Brisedur de l'autre coté de la cascade.
J'ai un sentiment étrange. Tout est si calme.
[...]
Je me suis rendue sur la place du village. Partout, le silence. Rien d'autre que le doux murmure du torrent. Où sont passé les enfants bruyants qui se poursuivaient en riant près le l'estrade ? Même le marchand semble avoir disparu.
[...]
Je suis allé jusqu'au manoir. Vide, lui aussi. Et les meubles se sont volatilisés.
Je ressens un profond sentiment de malaise. Une indicible oppression. La vie semble s'être soudainement arrêtée.
[...]
Mon sac est prêt. J'y ai déposé ma dague, mon luth, une tenue de rechange et quelques muffins. Je pars immédiatement et sans me retourner pour Grand Cave.
Comme j'aimerais que Pendra soit près de moi !

3 juin de l'an 1419
A Grand Cave non plus, je n'ai trouvé personne. Il n'y avait pourtant aucune trace de fuite précipitée. Les futs de la taverne étaient encore emplis de bière et les étals du marché tous couverts de denrées.
J'ai décidé de pousser jusqu'à Hobbitebourg.
[...]
Sur la route de Lezeau, j'ai été attaqué par un loup. Il y a tellement longtemps que je n'avais croisé personne que j'ai presque éprouvé de la gratitude lorsqu'il a bondit sur moi. Comme si ma solitude devenait moins totale au simple contact de cet animal.
Néanmoins, c'était lui ou moi. J'ai planté ma dague dans son flanc et il s'est couché en couinant sur le sol pour rendre son dernier souffle.

4 juin de l'an 1419
Je suis entrée dans Stock ce matin. Là non plus, je n'ai pas croisé âme qui vive.
Ma robe est maculée d'un mélange de poussière et de sang de loup séché. Mes cheveux sont tout emmêlés et je commence à être terriblement fatiguée. Je dois avoir une mine épouvantable.
[...]
Je laisse le Brandevin derrière moi et m'engage sur les routes du pays de Bouc. La vieille forêt qui s'étend au sud semble encore plus menaçante qu'à l'habitude et les animaux sauvages pullulent. Je sens monter la panique. Il faut absolument que je me repose ou mes nerfs vont lâcher.

5 juin de l'an 1419
Je me suis levée avec une forte fièvre. Le soleil est déjà haut dans le ciel. Je crois que j'ai dormi trop longtemps.
J'aperçois les champs sud de Bree loin à l'est.
[...]
J'ai marché toute la journée et toute la nuit comme un automate. Mon corps glacé est couvert de sueur et secoué de puissants tremblements. Je vois les murs de Bree se rapprocher.

?
Un visage bouffi, mangé par une barbe hirsute, et percé de deux petits yeux brillants ; Voilà la première chose que j'ai vu en revenant au monde.
Je me sentais encore faible mais la fièvre semblait avoir disparue.
"Nous sommes à Bree et vous êtes en sécurité". C'est la première phrase qu'il prononça de sa voie rocailleuse. Et dieu comme ces simples paroles étaient réconfortantes !
Le petit homme était assis sur une chaise au chevet de mon lit. D'une voie lente et profonde il se mit à parler :
"Je m'appelle Har des montagnes bleues. Je vous ai trouvé étendue, inerte aux portes de la ville, et je vous ai ramené chez moi.
Vous ne devriez pas être ici. Ce monde n'est plus et tous les aventuriers l'ont quitté. J'ai sciemment décidé d'y rester pour y accomplir une destinée que je ne peux vous dévoiler. Mais vous, vous ne pouvez rester. Je vais vous faire traverser un portail vers le monde tel qu'il est désormais. Vous y retrouverez votre famille et vos amis. Et le temps reprendra son cours comme avant. Rien ne vous semblera changé."
Il fit silence quelques instants comme pour me laisser le temps d'assimiler sa curieuse histoire puis reprit d'une voie douce.
"Fermez les yeux et laissez vous aller"

15 juin de l'an 1419
Lorsque j'ai ouvert les yeux, ce matin là, dans ma chambre de Valumide, Pendra et Arpa étaient penchés sur moi.
Pendrago me regardait en souriant de toutes ses dents. Il me prit soudain dans ses bras. Il serrait un peu trop fort, mais je le laissais faire. Elles étaient tellement rares les démonstrations d'affections chez le vieux chasseur.
"Tu nous a fait faire un sang d'encre tu sais ! Où étais-tu passée ???"

Je ne dis rien. J'étais de retour à la maison et ça leur suffisait.
Mais dans un coin de ma tête résonnait une bien curieuse histoire. Celle d'un nain seul au monde, perdu sur une terre ou ne régnait plus désormais que les animaux et le monstres et qui sans qu'on s'en aperçoive allait s'éteindre peu à peu.


(*) 1er juin de l'an 3020 du troisième age, pour les érudits à grandes oreilles qui préfèrent le calendrier elfe au Comput de la Comté


PS. Je m'excuse pour les fautes d'orthographe qui se promènent et pour les passages pas très bien écrits, mais je n'ai pas trop de temps. C'est juste la façon qu'a Hedda de fêter la mort d'un serveur et la naissance d'un nouveau

comme c'est beau !!!

La pauvre Hedda comme elle a souffert !!!

Mais tout est bien qui fini bien ouf !

*Bravo pour ce merveilleux récit, merci

Ah et au fait. Har le nain existe vraiment !
Il est tout petit, c'est le premier personnage que j'avais créé. Et lui non plus il n'a pas suivi pendant la migration.

Mais je n'ai pas perdu que ca. J'avais une cape offerte par Codemasters qui a disparu également. Vous savez si les cadeaux de Codemasters on les récupérera un jour ou si Turbine s'en fout ?

*Wilkin essuie quelques larmes s’apprêtant à déborder de ses paupières et se mouche bruyamment*

Que c'est triste !!!
Dis nous... Ce pauvre Har, il est disparu pour de vrai ?!
Donne-nous de ses nouvelles...

*Wilkin semble parcouru par un vif tremblement*

C'est une vision de cauchemars que tu nous décris là mais peut-on parler de cauchemars quand ce mauvais rêve semble collectif...
Je n'ai rien vécu d'aussi effroyable mais mon expérience m'a toutefois laissé un goût amer (Un peu comme des endives mal cuites qu'on aurait pas caramélisées.).

Pauvre Hedda ! S'en remet-elle ? Elle doit être terriblement choquée...
Dès que j'en ai l'occasion, je lui apporterai une tarte aux fruits, il me semble qu'elle en est friande.

En tout les cas, en quelques mots, qu'elle se trouve au bout de tes doigts ou quand elle empenne une flèche, ta plume subtile, tel un loriot, dans un éclair d'or, file droit, et en nos cœurs ouvre une brèche.

C'est magnifique !
Quel récit saisissant ! J'espère qu' Hedda continuera à prendre note dans son journal et aussi que ta curiosité t'incitera à nouveau à nous en révéler quelques passages

Pendrago a écrit:Ah et au fait. Har le nain existe vraiment !
Il est tout petit, c'est le premier personnage que j'avais créé. Et lui non plus il n'a pas suivi pendant la migration.

Mais je n'ai pas perdu que ca. J'avais une cape offerte par Codemasters qui a disparu également. Vous savez si les cadeaux de Codemasters on les récupérera un jour ou si Turbine s'en fout ?

Le prochain patch de Lundi devrait entre autre résoudre ton problème de cadeaux bonus : http://lorebook.lotro.com/wiki/Update_3,_Lost_Legends_of_Eriador,_Patch_1,_Official_FR

Merci d'avoir perdu quelque minutes à lire cet extrait de journal.
Je me sens moins coupable de lui avoir subtilisé. Vous êtes désormais complices de l'indiscrétion, et vous portez le fardeau avec moi

J'ai pu constater que j'avais également récupéré ma cape. Happy end total donc.

Même Har a regagné la maison de Valumide. On a évidemment essayé de l'interroger, mais impossible de lui faire désserrer les dents.
Hier, je l'ai surpris complotant à voix basse avec Hedda. Je pense que ces deux-là ne nous ont pas tout dit...
Tout ce que j'espère, c'est qu'ils ne sont pas en train de préparer un coup pendable.
La dernière fois, ils avaient caché un Palantir dans le jardin et ça ne s'est pas très bien terminé.