Hedda's song

Hedda monta sur l'estrade, accorda son luth, et commença à chanter.

"Tu as l'bras en écharpe ? Je sors ma petite harpe.
Un coup sur l'occiput ? Quelques notes de flute.
Quelqu'un te rentre dans l'lard ? V'là un riff de guitare.
Les genoux écorchés ? J'joue du yukulélé.
Un déchirement d'moustache ? Ding fait la cloche à vache.
Un tassement d'la colonne ? Je souffle dans mon trombonne.
Un éclatement d'la tête ? Vive le bruit des trompettes.
Oh mon dieu, tu es mort ! Ecoute le son du cor...

Mais si mes mélodies, tu veux m'entendre jouer,
Empêche les ennemis, sur ma tête de taper.
Gère donc ta menace, n'oublie pas de crier.
Ca évitera la casse, Et tu garderas ton nez."

Elle descendit de la scène en tentant d'éviter les tomates. Elle n'aurait peut-être pas du reprendre de Noirbosquet...

Au loin de la salle, 5 hobbits encapuchonner semblait aprecier plus que tous la chansonnette d'Hedda, en ce donnant des coup de coudes l'air de dire hey t'a vu qui chante? en riant ou en tappant du pied pour battre la mesure et pousser des viva! au loin biensur, ce ne pouvait être que des compagnons de dard pour être aussi joyeux et encourager Hedda

Freulon,Fanfaronne, Peringrine,Merria,et Petugna s'en allèrent en ramassant toute fois les tomates et autres qui se trouvaient non loin de la scène...

Peu avant le crépuscule, une ombre furtive se faufile entre les fondrières et les racines du Marais de Rushock en ce beau pays de Comté. Tout est très calme en cette belle soirée de fin d'été.
Cotidon Blanc-Séant de Lézeau, ménestrel de son état, s'approche de la lourde silhouette de pierre du Troll du Marais et s'assure qu'il n'y a personne alentour avant d'escalader la sinistre statue. Essoufflé mais content de lui, il se tient à présent debout sur la tête du monstre, dominant ainsi tout le Marais qu'il balaye d'un regard satisfait. Il sort son théorbe, s'éclaircit la voix d'un discret raclement de gorge et murmure pour lui-même: "Pfff, moi aussi j'peux l'faire!"... Le son de sa voix et de son instrument déchirent alors brusquement la quiétude du Marais:

"Le Troll du Tertre n'est plus une menace,
Puni par la Lumière, ses membres sont de glace,
Les épaules abattues et les yeux de guerre lasse,
Il scrute le couchant qui lui brûlât la face.

Éternellement debout dans la lumière fadasse,
Seul sur ce tertre au milieu des limaces,
Dans une posture guerrière, comme brandissant une masse,
Il n'effraie à présent que les grenouilles grasses...

Le Troll du Tertre n'est plus une menace,
Il n'ira plus en guerre car ses jambes sont de glace,
Dans sa prison de pierre, gardé par les limaces,
Il faut bien l'avouer mes frères, l'odeur est encore...tenace!"

Cotidon éclate de rire et fait mine de saluer un public invisible. Soudain retentit un applaudissement mou: appuyé sur sa hache, un nain Poing-Bourru tape dans ses mains en le regardant d'un oeil rêveur avec un sourire béat. Cotidon lui rend un sourire mal assuré et entreprend de prendre ses jambes à son cou quand une volée de tomates surgit de nulle part s'écrase sur son manteau et sur le Troll de pierre. Le ménestrel entreprend de se mettre à couvert et entonne un chant guerrier quand il aperçoit cinq petites silhouettes encapuchonnées s'enfuir en riant derrière les fourrés. Perdu pour la discrétion, se dit-il...
Par tous les Dieux, où faut-il s'exiler pour répéter en paix?

Mais que de talent mes chers compagnons ! (Je suis bien incapable d'en faire de même )

Une sixième ombre sortit des fourrés.
Le pas incertain, ceintrée dans une petite robe bleue maculée de jus de tomate, elle s'avança vers Cotidon.
Avant qu'il ait pu dire un mot, elle sortit son petit tambourin et se mit à chanter d'une voie douce :

"Cachée dans un buisson, depuis bientôt une heure
J'écoutais ta chanson, elle a touché mon coeur.
Que dirais-tu ce soir, de gouter mes muffins ?
Je les fais avec art (et de la margarine)

Sinon partons pour Garth, y tuer quelques gueux,
On leur coll'rait des tartes, on se sentirait mieux.
Ca fait tell'ment longtemps, que j'dois tuer la fille rouge
La pauvre depuis le temps, chuis même plus sur qu'elle bouge."

HRP HRchansonnette HRportnaouak :
C'est pas ce soir que c'était prévu Garth Agarwen ? *sifflote*

Tard dans la soirée, Hedda et Cotidon entrèrent dans la taverne où se trouvaient déjà les compagnons, fourbus de leurs tours de chant et du rude combat de Garth Agarwen dont ils s'en revenaient. Ils ressemblaient tous deux à des mendiants, leurs vêtements tâchés de jus de tomates séché, de boue du marais et du sang de l'ennemi... En chemin ils avaient bu non pas du thé comme l'avait proposé Hedda mais quelques chopines au hasard des tavernes croisées sur la route et Cotidon était tout à fait enclin à la fête lorsqu'il reconnu la voix de Peringrine qui chantait. Il s'avança en titubant à la rencontre des Compagnons et s'efforça de reprendre en choeur le dernier couplet qu'il ne connaissait pas...
Quand Péringrine eût fini sa chanson il se dirigea vers le comptoir, son théorbe posé sur une épaule comme s'il tenait une hache et sauta dessus d'un bon, éclatant d'un grand rire clair:

Ahhahaha! mes amis quelle bonne idée,
Allons par les tavernes faire une petite tournée,
Une tournée de bière, une tournée de chansons,
et fêtons dans la nuit l'essor des Compagnons!

Et quand vient le jour chevauchons nos montures,
Allons de par le monde, et jusqu'à Dol Guldûr,
L'ennemi entendra que nous rions de lui,
En chantant tous en choeur jusqu'au bout de la nuit!

(Cotidon réalise qu'il est ivre, qu'il joue faux, et qu'à part ses compagnons qui rient et dansent autour de lui, les clients et le patron le dévisagent d'un air furieux. Il affiche un sourire jaune...)

Allons mes confrères finissont nos boissons,
Et mettons fin rapidement à cette modeste chanson,
Bougeons nos séants, vidons vite nos verres,
Et sortons promptement par la porte de derrière!

Tandis que les compagnons s'enfuient dans un désordre total, Cotidon roule sur le côté et tombe de l'autre côté du comptoir sous des regards médusés. En effet, certains l'ont vu tomber et ne pas réapparaître, et très vite une rumeur teintée de peur enfla dans la taverne comme il fût évoqué que l'anneau de Bilbon était de retour dans la Comté et qu'un nouveau tour leur été joué...
En fait de tour, Cotidon était tombé de tout son poids sur une trappe menant tout droit à la cave et se trouvait sous les pieds des clients inquiets, ayant au passage ajouté une bonne couche de poussière et quelques araignées à la collection d'immondices qui parsemait son manteau.
Il sortit de la taverne à quatre pattes par une petite porte dérobée, tout en fredonnant d'un air moqueur:

Et je suis ivre de bière et d'aventures,
Et l'herbe à pipe me monte à la figure,
Qui sait comment cela va finir,
Peut-être Perin ou Hedda sauront-ils le dire! (à vous de jouer^^...ou pas)

(Cotidon rampa difficilement jusqu'à un fossé non loin où il s'endormit aussitôt avec un énorme sourire...)

S'il est une chose établie en Comté, c'est bien que personne ne tient la boisson comme un Troucoquet.
Alors que Cotidon dormait déjà dans le fossé, Arpago et Hedda grimpèrent sur le comptoir, portés par les encouragements avinés des derniers clients.

Après une courte introduction d'Hedda à la flute, Arpago se mit à chanter :

J'ai glissé ma p'tite main,
dans la poche d'un bourgeois.
Mais il m'a vu le nain,
et s'est r'tourné vers moi !
Alors j'l'ai regardé,
d'un air énigmatique,
Il est resté prostré,
c'est mon pouvoir magique !

Vétu de ma cape noire, même sous les projecteurs
On ne peut pas me voir, chuis un cambrioleur !
Professionnel du jeu, avec mes dés truqués
Je fais ce que je veux, tu n'vas pas m'attraper !

J'ai glissé ma menotte,
Dans l'manteau d'une elfette,
Un dé est apparu,
Au dessus de sa tête !
C'était un six je crois,
Elle a semblé émue.
J'l'ai serré contre moi,
Là elle était perdue !

Vétu de ma cape noire, même sous les projecteurs
On ne peut pas me voir, chuis un cambrioleur !
Professionnel du jeu, avec mes dés truqués
Je fais ce que je veux, tu n'peux pas m'résister !

J'ai glissé ma p'tite pogne,
dans le sac d'un gobelin.
Ca l'a foutu en rogne,
l'a sorti son gourdin !
J'ai bien vite disparu,
Puis d'un seul coup de dague,
j'ai contraint ce tordu,
à apprécier mes blagues !

Vétu de ma cape noire, même sous les projecteurs
On ne peut pas me voir, chuis un cambrioleur !
Professionnel du jeu, avec mes dés truqués
Je fais ce que je veux, tu n'vas pas t'en tirer !


Une tomate s'écrasa mollement sur la tête d'Arpago. C'était la manifestation d'enthousiasme d'un vieux hobbit à moitié sourd assis au fond de la taverne.
Les autres clients avaient fui.